Son travail reflète son goût pour les voyages. La peinture est évasion. Les corps sont parfois tatoués, les âmes toujours colorées... par la vie : les origines, les rencontres, les émotions, l'actualité aussi, y trouvent des motifs sur un chemin entre figuration et abstraction... La toile est alors le reflet d'un "trop plein d'émotions contenues", une continuité du verbe qu'elle y fait parfois entrer. Nadja joue la couleur et le mouvement, mais ce qui est à l'origine d'une création est, en général, la matière. Elle recherche des supports différents et préfère, autant que cela se peut, ceux qui sont naturels, à base d'un produit végétal. C'est ce qui, à l'origine, l'a intéressée dans le siapo ou natu, cette toile produite à Wallis et Futuna à partir d'écorces de mûriers sauvages malaxées et séchées au soleil. Son aspect brut et irrégulier, sa teinte sombre, oriente le dessin et préside à l'harmonie des couleurs. Le motif naît de la matière, les couleurs l'apprivoisent. C'est aussi ce qu'elle cherche quand elle peint sur la bourre de coco, le papier népalais, ou le bois. Les toiles de coton ou de lin sont retravaillées pour retrouver un aspect irrégulier et structuré qui peut alors faire sens.